Un Musée qui sidère Maud et va transformer son enfance.

Le printemps 1975 est bientôt là, et avec lui les cinq ans de Maud. Pour son anniversaire courant Mars, Jeannette a voulu faire à sa petite un cadeau très original, loin des habitudes observées chez les gamines de son âge. Ce cadeau sera une visite dans un endroit bien particulier, en l’occurrence un musée. Ce musée a une originalité, il regroupe des dessins uniquement, et non des tableaux . Il se situe en plein coeur des Vosges, à une vingtaine de kilomètres. Il concerne la période 1930 1968, il est l’une des fiertés de la commune de Mirecourt, davantage connue pour ses violons . Maud va s’émerveiller.

L’artiste, Joe le Joe s’est illustré par ses croquis multiples, dont la Cité a fait, dans son ancien atelier, un lieu magnifique, avec ses tables de travail, ses photos, ses crayons. Joe le Joe habitait seul au bord du Madon. Il était professeur de dessin dans le collège voisin. Le reste du temps, il dessinait et ne faisait que celà, illustrant chaque croquis par des poèmes relativement engagés. Joe le Joe a vécu dans cette petite maison toute son existence. Il était fin observateur de tous et de toutes. Voisin des luthiers, mais aussi ami de la plupart d’entre eux. Ses croquis ont donc résumé la vie « luthière » durant des années et des années. Sous forme de recueils et de livres adaptés aux besoins, il a beaucoup publié et écouté. Oreille attentive et philosophique. Contestataire léger du conformisme ambiant. Barbu hirsute, homme de l’ombre. Mais aussi impénitent lecteur .

Maud ouvre de grands yeux en entrant ici avec sa maman et le « chargé de mission » de la mairie, Carlos dit la Semence, artiste lui aussi et fils spirituel de Joe. Maud pleure de joie et connaît une très trés vive émotion. Elle garde, tout au long de la visite, des yeux embués et comme un intense feu intérieur. Les deux étages de la petite maison la stupéfiant littéralement. Elle réalise ici combien l’écrit peut porter et soutenir le croquis si naîf en apparence. Les photos sont multiples sur le mur et Maud les contemple, comme en liaison radio avec l’artiste décédé depuis six ans.

Jeannette l’accompagne, en douceur, sans la forcer, écoutant ses remarques parfois étonnantes.

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